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Charivari de la société contemporaine

Faut-il craindre un effondrement économique dès l'automne prochain ?

22 Juillet 2012, 06:09am

Publié par samagace69

 

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C'est l'avertissement d'un des rares think-tanks européens qui l'affirme dans une lettre "confidentielle" du LEAP : http://www.leap2020.eu/

 

" LEAP/E2020 l'a annoncé dès 2008 et répété depuis à de nombreuses reprises. Il y avait environ 30 000 milliards USD d'actifs-fantômes dans le système financier mondial. Il en reste environ 15 000 milliards USD qui vont pour l'essentiel s'envoler d'ici la fin 2012. La bonne nouvelle c'est qu'à partir de ce moment-là, on pourra sérieusement envisager de reconstruire un système financier mondial sain. La mauvaise nouvelle, c'est que c'est au cours des trimestres à venir que ces 15 000 milliards de dollars vont s'envoler en fumée."

 

En effet nous nous trouvons dans des tensions géopolitiques et économiques comparables à l'année 2011 peut-être en pire.

 

Tout d'abord des signes et des anomalies financiers se font jour ici et là :

La France et l’Allemagne empruntent à des taux négatifs , ceux de l'Espagne et de l'Italie montent en flèche, les variations boursières sont de plus erratiques et intempestives, les banques centrales affichent des taux directeurs les plus bas historiquement....

 

Voici le commentaire de Jérôme Revillier qui est fondateur d’Eole Trading et gérant chez Alternative Capital Investments.

Il est conseiller et stratège auprès de professionnels des marchés et de sociétés de gestion.

Il contribue chaque semaine à l’Edito des matières Premières et devises.

Il développe en 2010, en exclusivité pour les Publications Agora, un service de trading unique sur le Forex : FxProfitTrader

 

"L’évolution des marchés fait sérieusement penser à un comportement dépressif. Ils passent d’un extrême à l’autre, tantôt prêts à sombrer dans le chaos de la récession mondiale, tantôt à se féliciter de la reprise à venir. Inquiétants alors que les places financières sont le reflet des anticipations sur l’avenir de l’économie réelle.

Depuis ce jour et la chute vertigineuse de nombreux actifs, dont certains ont tout simplement disparus, la difficulté principale d’un investisseur est de faire le « pricing », en d’autres termes, définir la valorisation d’une action ou d’une entreprise.

Dans sa dernière lettre, « Bridgewatter », l’un des plus gros hedge fund du monde donne une vision assez nette de la situation : « …(au niveaux actuels) les marchés anticipent le pire taux de croissance des revenus réels des entreprises depuis … 100 ans ! » 

Désormais, définir la valeur des produits, des projets ou d’innovations, dans un monde où les repères sont bousculés et la peur du lendemain omniprésente, devient une mission impossible, paralysant les bases du système : le financement et l’évaluation des risques et avec elle, les bases du système. 

Mais alors, qu’après des plans de relance et de rigueur massifs de part et d’autre de la planète, on pouvait entrevoir la sortie du tunnel, des signes inquiétants apparaissent.

Le plus inquiétant n’est pas forcément les mauvaises statistiques prévisibles un peu partout sur la planète (Chine, US , Europe et émergents …) Non, le plus inquiétant est une série d’anomalies de marché illustrée par des taux d’emprunt négatif. Rien que de l’écrire, c’est déjà une anomalie !

Payer pour prêter son argent ? C'est le reflet d'un certain désarroi des investisseurs qui ne savent plus à quel saint se vouer, gavés de liquidités et qui, obligés d’investir (pour des raisons purement réglementaires), préfèrent perdre de l’argent que de l’investir à long terme. (Je l’avoue, que la France soit au même niveau que les Pays-Bas et l’Allemagne  reste un mystère pour moi …)

 

Doit-on se réjouir de voir la France être payée pour s’endetter ?

 

A première vue, pourquoi pas.

Nous avons un gouvernement de gauche, dont certains, mal informés, prédisaient une attaque hors normes par les méchants traders de la City. Et au lieu de ça, notre pays s’offre le luxe d’être rémunéré pour s’endetter sur 6 mois.

Pendant ce temps, l’Italie, l’Espagne et d’autres voient leur taux d’emprunt flamber, creusant encore l’écart entre les pays membres de la zone euro.

Ces disparités de traitement écartent de plus en plus toute possibilité de politique commune.

L’espoir des marchés ne repose désormais plus que sur la BCE qui a abaissé son taux à un niveau historique de 0.75%.

Devant l’impuissance des politiques, à l’instar de l’Europe, les marchés du monde entier se tournent désormais vers les banques centrales.

Cette semaine Ben Bernanke est resté flou et ne sachant plus comment préparer le terrain pour un troisième quantitative easing, inévitable désormais aux vues de la rechute de l’économie US.

 

Un peu plus tôt la Chine baissait une nouvelle fois ses taux pour relancer la croissance au plus bas depuis 3 ans, imitant le Brésil et même l’Australien en début d’année. Toujours selon le fond Bridgewater, 80% des économies dans le monde ont ralentit dont toutes les plus grandes.

 

Cette rechute qui menace, malgré les milliards déversés pour soutenir artificiellement l’économie, nous amène sans doute déjà vers une nouvelle crise.

 

Un cercle vicieux sans précédent

 

Le système est aujourd’hui en pilotage automatique et les banques centrales rivalisent d’ingéniosité pour masquer la dette par d’autres dettes.

 

Et c’est là le nœud du problème, nous sommes entrés dans un cercle vicieux et tournons désormais dedans à une vitesse qui semble hors de contrôle. Des Etats à l’agonie prêtent à des banques endettées qui, elles, ne financent pas les entreprises car elles gardent cette liquidités pour :

 

- Equilibrer leur bilan devant la baisse de leurs actifs et la hausse de leurs fonds propres obligatoires

- Financer, dans un accord tacite, l’endettement de l’état où elle se trouve.

 

Du coup, l’économie dite réelle, voit ses financements réduits et ses possibilités de rebond étouffés, entrainant dans son sillage chômage et baisse de la consommation.

 

Les investisseurs et les banques shootés à la liquidité accélèrent la chute

 

Malgré tout, et même si les performances des indices sont négatives depuis le début de l’année, nous assistons régulièrement à des rebonds significatifs. Malheureusement ces rebonds reposent sur de mauvais catalyseurs.

 

Les indices boursiers sont littéralement dépendants des injections de liquidités des banques centrales. Hors ces assouplissements monétaires sont encouragés uniquement par les craintes de récession.

En clair, plus la récession menace, obligeant les banques centrales à agir, plus les marchés actions grimpent. Un comble, non ?

 

Il est probable que les marchés soit irrationnels et excessifs. Mais une chose est sure, non, les marchés ne « jouent » pas à se faire peur.

Leur faculté d’anticipation est si réduite que chaque jour peut faire basculer le cours des choses d’un coté ou de l’autre.

 

D’ailleurs, cette notion même de marché est erronée. Le marché n’est que le reflet des comportements d’investisseurs qui réagissent eux-mêmes, de façon plus ou moins cohérente et efficiente à des faits. Et force est de constater la faiblesse de leur conviction et le paroxysme de leur inquiétude.

 

Nous sommes à un stade où l’impensable doit être pris en compte et l’impossible doit être anticipé.

 

A ce jeu là, pas sûr que les investisseurs aient pris conscience de toute la gravité de la situation. Ce soir, les espagnols sont dans la rue, les plans sociaux se multiplient et nul ne sait où la contagion peut s’arrêter." 

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