Influencer les mentalités des français ? Des dispositifs à manier avec précaution
Avec l'annonce de la Loi "Famille" concernant un ensemble d'aménagements pour la famille avec notamment la PMA (procréation médicalement assistée ) et la GPA (la légalisation de la gestation pour autrui) , le gouvernement de la majorité a, semble t-il, accumulé bien des maladresses.
Et pourtant , l'exécutif dispose de tout un arsenal d'audits pour évaluer la perception des français dans son ensemble, à savoir les données de l'INSEE qui donnent une infographie des catégories socioprofessionnelles , les nombreux instituts de sondages , les avis des représentants de la chambre du Parlement et du Sénat, les rapports mensuels des préfets et ainsi de suite...
Avec la perspective de la mise en place de grands Data Center qui prendra le pouls de la population française , les gouvernements successifs ne pourront plus se retrancher dans la surprise des réactions et des manifestations.
Il faut pourtant rappeler que les principaux indices sociaux économiques sont au rouge et que dans ce contexte, la population française par réflexe de défense maintient une frilosité dans tout changement qui modifierait la stabilité du refuge ultime symbolisé par la famille.
D'une part, la France n'est pas une population homogène . Les priorités de justice sociales de la France ne recoupent pas forcément celle de la vie parisienne. Les inégalités d'intégration , l'état de santé des étudiants sont tout aussi poignants et désignent aussi une partie de la population. Enfin, peut-on heurter les principes des familles croyantes , quelles que soit leur obédience, qui gardent une vision plus traditionnelle de la vie en commun? le principe de précaution s'impose aussi dans ce domaine.
Ce "paquet" d'amendement dans les nouveaux droits et devoirs regroupés sous la loi de la Famille a été interprété comme une atteinte à l'intégrité plus qu'un progrès social envers la cellule familiale.
Il existe des moments plus propices pour une acceptation plus unanime :
Entériner une loi acceptée depuis longtemps par la majorité des français
exemple : renforcement des droits des animaux domestiques où l'actuelle législation est désuète.
Entériner une loi concernant une catégorie de français minoritaire mais soutenue par une grande majorité de français
exemple : reforcement de l'amendement à l'encontre du harcèlement au travail
Comment faire accepter dans ce cas une loi sociale à contre-courant de l'opinion publique ?
Il faut tenir compte du contexte économique et social: la loi Badinter sur l'abolition de la peine de mort a réussi à s'imposer grâce à l'optimisme général des français avec des perspectives économiques encore souriantes.
Enfin les amendements en faveur d'une évolution sociale doivent se faire avec modération et doivent être étalés dans le temps. Ce temps de réflexions , de débats et d'acceptations est un passage obligé pour intégrer ces nouveaux principes de société.
Or que constate t'on ?
1ere erreur :
Erreur démocratique : Un passage en force d'une série de mesure mélangeant les aménagements souhaitables et attendus des droits de familles recomposées avec les revendications d'une certaine catégorie sociale. La plupart des revendications sur les droits des homosexuel(le)s sont évidemment légitimes mais outre l'avis du conseil national d'éthique habilité d'en évaluer sa portée, il conviendrait de consulter l'état de l'opinion française pour que ces mesures soient à terme acceptables.
2eme erreur :
Erreur sur la forme: Alors que le gouvernement peine à se remettre de l'affaire Gayet, cette loi donne l'impression qu'elle sort tout droit du chapeau de l'exécutif pour noyer les difficultés socio-économiques.
Finalement , ne serait-ce pas plutôt une erreur de stratégie en tentant de s'attirer les faveurs de la presse parisienne afin de masquer les difficultés de l'exécutif face aux désaveux des français ?
Ce serait en tout cas un pari de la dernière chance et bien hasardeux qui mettrait en exergue le profond désarroi du gouvernement en place.
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