Twitter, un vaste champ d'études scientifiques
Alors que la plupart des scientifiques français tardent à se mettre sur ce merveilleux outil de promotion , constat partagé par Sylvain Deville (chargé de recherche CNRS au laboratoire de synthèse et fonctionnalisation des céramiques (unité mixte CNRS-Saint-Gobain). Lauréat 2012 de la médaille de bronze du CNRS), Twitter présente un champ d'études très vaste pour les spécialistes de la communication.
Pour les professionnels des médias sociaux , plus qu'une plateforme utilitaire, c'est aussi un écosystème et un fait culturel. Par exemple, en tant qu'entreprise , vous ne pouvez pas faire du démarchage direct ou sinon pour un résultat quasi nul mais vous devez d'abord contribuer à votre communauté dans un esprit de partage en acceptant ses codes de bonne conduite. C'est ainsi que vous devez bâtir une e-reputation pour élargir votre zone d'influence et votre participation dans cet "écosystème" . Les entreprises qui veulent tirer partie de ce réseau social s'appuient sur des stratégies d'e-marketing B2B ou B2C.
Actuellement , Twitter est partagé par 241 millions d'utilisateurs dans le monde (chiffre janvier 2014) et très apprécié par le monde professionnel avec LinkedIn.
Une des préoccupations premières de ces professionnels est de créer des tweets ( messages de 140 caractères maximum) ayant un maximum d'impact sur sa communauté selon un objectif précis. Le succès attendu est de pouvoir créer du buzz "positif" (une idée virale) bien au delà de sa communauté initiale. Actuellement les recommandations pour créer un bon tweet repose sur le fond (de très bonne qualité ) et sur la forme du tweet souvent bien définies.
Savoir choisir la bonne composition de ses abonnements (Followings) et de ses abonnés (Followers) , la bonne fréquence de diffusion, le type de contenu de l'information du tweet ,le placer au bon moment parmi la diffusion continue des tweets de ses abonnés relève de l'expérience intuitive des leaders chevronnés. Et la liste des paramètres à tenir compte est loin d'être exhaustive.
Le succès d'un leader de Twitter est en conséquence un art savant relevant de l'expérience et de talents personnels. Il existe un métier spécifique pour maîtriser (tout au moins les bases) des medias sociaux, le Community Manager et les experts en média sociaux.
Cependant avec l'arrivée du BIG DATA ( analyse automatique de vastes bases de données hétérogènes) , les conditions de succès pour se hisser au niveau du rôle de leader va devenir plus difficile , relevant le niveau de compétences vers le haut, demandant sans doute un investissement de départ plus élevé.
Et les investissements à venir sur la plateforme Twitter exploitant le Data-Mining (ou Big Data) se chiffre en plusieurs dizaines de milliard sur la décennie à venir !
Les thèmes possibles pour exploiter ces données ne sont limités que par l'imagination humaine. Par exemple il est possible de prévoir les épidémies de grippe ou estimer longtemps à l'avance la popularité d'un candidat aux élections législatives ou prévenir un attentat ou autre acte de malveillance. Twitter mais pas seulement, pourrait très bien devenir une plateforme démocratique en analysant les réels besoins des internautes.
Avec la recherche systématique des principaux acteurs de la twittosphère , connaître leur niveau d'activité et leur impact en temps réel, les trends (type de sujet traité) et les buzz du moment ou naissants, les petit acteurs auront bien plus de mal à trouver leur place parmi ces redoutables concurrents. Cette nouvelle maîtrise des flux d'informations élimineront probablement ceux qui se cantonnent dans le rôle de rediffuseur d'informations "neutres" c'est à dire sans connotations personnelles. Cependant avec la sophistication croissante de l'analyse sémantique des tweets, il ne restera sans doute plus à l'avenir que des producteurs d'informations originales et des consommateurs.
Il est cependant bien difficile de prévoir l'évolution de ce media pour la raison suivante: les stratégies de comportements des acteurs sont quasiment infinies: Pour les théoriciens de l'information , c'est une théorie des jeux NP complexe (Non déterministes Polynomiaux) qui se joue sur 240 millions d'utilisateurs et des milliers d'autres paramètres ! C'est largement hors de portée des machines si sophistiquées soient-elles. Cela laisse de la place à la fois pour les créatifs , les intellectuels, les aventuriers...et les scientifiques , bref à toute sorte de démarches singulières des intervenants qui veulent se distinguer sur la twittosphère ;-)
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