dimanche 4 décembre 2011
Est-ce que l’universalisme est un mythe ou une profonde réalité des choses ?
Depuis l’antiquité, les philosophes ont été guidé par le fait, qu’au delà du chaos de la vie humaine, il existe une harmonie sous jacente, une unicité de ce qui nous entoure qui peut –être dévoilée par notre sens critique et par le questionnement. Au lieu de s’en remettre aux dieux de l’Olympe, on peut donner du sens à sa vie dans sa dimension universelle en repérant les constantes et les relations sur nous-mêmes et du monde qui nous entoure : qu’est ce l’Etre par rapport au Non-être qui nous désarçonne tant ?
La philosophie a pu permettre ainsi de faire naitre des sciences nouvelles comme la physique, l’Ethique, la théorie de la connaissance et la logique. Au fils du temps ces sciences fondamentales et les divers courants philosophiques qui les ont accompagnés ont affiné les champs d’études des sciences modernes.
Cet universalisme a culminé au XIXe siècle et a encore des prolongements aujourd’hui malgré quelques doutes qui pointent ici et là. Au début du XX siècle, on souligne les paradoxes d’incomplétude en mathématiques (les prédicats de vérité et le théorème d’incomplétude de Tarski, les prédicats de prouvabilité et le premier théorème d’incomplétude de Gödel, les axiomes manquants de Kurt Gödel) et l’essor de la physique quantique pose également des problèmes sur la séparation de l’observateur et de son objet d’étude et s’écarte pour plusieurs raisons du sens commun et intuitif. Ces problèmes sont toujours d’actualité.
Cependant les scientifiques ne renoncent pas à cette unicité. La preuve, en cosmologie (l’étude de l’univers), les astrophysiciens ont tous en tête de débusquer la loi universelle qui régit notre univers et même plus, émettre un jour une loi unique qui régit à la fois notre monde infiniment avec celui de l’infiniment petit. Tâche démiurgique s’il en est ! Défis et foi en cette réalité univoque qui correspondent à des milliards de dollars en recherches fondamentales.
Ainsi l’homme est en quête perpétuelle de la vérité absolue.
D’où cette soif d’universalisme qui par analogie pourrait s’appliquer à l’histoire des hommes.
Mais finalement qu’est-ce un mythe au sens étymologique du terme ?
Voici un extrait de Wikipedia :
« D'après le Dictionnaire de l'Académie française[2], le sens premier du mot mythe, apparu au XIXe siècle, est un récit fabuleux, pouvant contenir une morale implicite.
Un mythe implique souvent plusieurs personnages merveilleux, tels que des dieux, des animaux chimériques ou savants, des hommes bêtes, des anges, ou des démons, et l'existence d'autres mondes.
Il serait exagéré de prendre un mythe au pied de la lettre, et de croire que les peuples les tiennent pour une description parfaitement exacte (y compris les aspects surnaturels) du déroulement des évènements. Il serait sans doute tout aussi tendancieux de les analyser comme de simples récits poétiques, dépourvus de base réelle, des formes archaïques de réflexions philosophiques et proto-scientifiques, réalisées par une analogie poétique plus que sur la logique, et exprimées sous une forme symbolique, voire une sorte de roman.
Ces histoires ne sont pas arbitraires :
Les différentes sociétés, même très différentes et sans contacts culturels, présentent des mythes qui utilisent les mêmes archétypes ;
Les mythes traitent toujours les questions qui se posent dans les sociétés qui les véhiculent. Ils ont un lien direct avec la structure religieuse et sociale du peuple, et avec leur cosmogonie.
Les philosophes de l'époque post-mythique, tels que Protagoras, Empédocle et Platon utilisent le mythe comme une mise en scène allégorique afin de faire percevoir leurs propos d'une manière concrète. Par exemple, Platon crée des mythes originaux (par exemple le mythe de la caverne), ou réadapte des mythes antérieurs. À sa suite, d'autres philosophes ou certains auteurs de discours argumentatifs ont eux aussi, eu recours au mythe, dans un même emploi.
Dans son essai Anthropologie structurale, l'anthropologue français Claude Lévi-Strauss, offre cet avis (1958/74 - 231):
"Un mythe se rapporte toujours à des événements passés avant la création du monde [...] ou [...] pendant les premiers âges [...] en tout cas [...] il y a longtemps [...]. Mais la valeur intrinsèque attribuée au mythe provient de ce que les événements, censés se dérouler à un moment du temps, forment aussi une structure permanente. Celle-ci se rapporte simultanément au passé, au présent et au futur."
Un mythe est donc une tentative d’explication du monde en accord avec les croyances d’un peuple.
L’universalisme a cependant porté l’optimisme des peuples à se dépasser a travers l’altérité et à propager des idées reconnues dans la diversité de l’humanité.
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