L'horreur économique
Les mois de juin et de juillet sont des mois sombres socialement et économiquement parlant.
Nous avons tous appris la nouvelle du grand plan de licenciement prévu par PSA-Peugeot. L'annonce par Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot Citroën, de 8.000 suppressions d'emplois par le groupe automobile, symbole des difficultés de l'industrie française et choc pour l'opinion, constitue le premier grand test social du nouvel exécutif socialiste, qui a fait du redressement productif une priorité.
Le nouveau plan prévoit la fin de l'assemblage à Aulnay (3.000 postes), la suppression de 1.400 postes à Rennes (soit un poste sur quatre), et de 3.600 emplois dans les effectifs hors production tous sites confondus, dont 1.400 en recherche et développement .C'est sans compter sur la perte sèche pour une multitude de PME qui agissent en tant que fournisseurs ou en tant que prestataires de service auprès de cette grande entreprise , ni par effet ricochet sur le commerce de proximité dont le chiffre d'affaire dépendait de ces travailleurs.
C'est donc tout un tissu économique qui est sur le point de disparaître avec des drames collectifs et individuels en perspective.
Déjà l'annonce d'un tsunami de licenciements a été prévue dans la liste des entreprises ci-dessous :
Bouygues Telecom veut supprimer 556 postes http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE8620F020120703
HP supprimera 520 postes en France d'ici fin 2014 http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE8610IH20120702
Iveco va fermer cinq usines, dont son site de Chambéry http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE86007Y20120701
L'opérateur SFR va engager un plan de départs volontaires http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE86205620120703?pageNumber=1&virtualBrandChannel=0
Renault va supprimer 300 postes sur son site de Flins http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE85R0E520120628
Castorama : plus de 1.000 emplois menacés http://lci.tf1.fr/economie/social/castorama-plus-de-1-000-emplois-menaces-7391538.html
Dans la liste noire, on trouve aussi bien des multinationales que des entreprises publiques: PSA, Petroplus, Carrefour, Arcelor, EON France, etc. La liste intègre aussi des PME «mais elle n’est pas exhaustive», indique Mohamed Oussedik dans une dépêche AFP reprise par Libération. Elle ne prend pas «en compte les 35.000 emplois perdus dans le BTP sous forme de départs volontaires et ruptures conventionnelles».
Une situation donc alarmante, qui place le sauvetage du secteur industriel français comme une mesure prioritaire du nouveau gouvernement. Une cellule en lien avec le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) sera chargée des prochains dossiers.
Pourquoi assistons-nous à une telle hécatombe ?
La crise aigüe de l'Europe a finit par atteindre la France. La population française a compris le signal du gouvernement que les temps vont être durs (augmentation substantielle de la CSG par exemple) et voyant venir la crise , les français réduisent la voilure de la consommation intérieure et épargnent davantage.
Et nous voilà happés dans une spirale récessive que l'on pensait miraculeusement échapper : Les entreprises anticipent une réduction des commandes à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de nos frontières qui par effet ricochet incitent les français à épargner.
La question de la compétitivité de la main d'œuvre et son coût salarial est aussi mis sur la table du gouvernement. Désormais , les grandes entreprises justifient les délocalisations massives par un coût salarial en France trop prohibitif.
Le problème devient insoluble sur le plan macro-économique : Tous les acteurs,pris dans l'engrenage de l'endettement, décident en même temps devenir exportateur net de biens et services pour compenser la perte de la demande intérieure. Situation ubuesque qui mène à une guerre économique sans merci où chacun s'aligne sur le moins-disant. Les paradis fiscaux ne sont pas prêts de disparaître dans ce contexte.
L'horreur économique ne fait que commencer...
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