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Charivari de la société contemporaine

La guerre de désinformation : le cas de la Syrie.

26 Juillet 2012, 07:55am

Publié par samagace69

 

carte-geostrategique-du-moyen-orient.jpg

 

Ce blog ne saurait être complet sans comprendre les enjeux géopolitiques du moment qui ont des implications morales , politiques et économiques sur notre société.

 

 

La guerre qui se déroule en Syrie est un élément géopolitique extrêmement important.

 

La révolution arabe qui n'avait pas été prévue en Tunisie ne doit pas induire que les révolutions suivantes sont toujours le fait d'une population autochtones en quête de démocratie.

 

Vue des media occidentaux, l'affaire est entendue : Bachar al-Assad est un despote près à massacrer sa population pour conserver le pouvoir coute que coute.

La population syrienne est en gros, vu d’ici, la même que celle d’Egypte, de Libye ou de Tunisie : des « arabes » qui en ont ras-le-bol d’être écrabouillés par le pouvoir politique en place et qui veulent se « libérer ». Ce dictateur est prêt à mater l'insurrection spontanée par un bain de sang et à détruire des villes entières pour terrifier la population.

 

Mais comme souvent , la réalité des faits est plus complexe que l'on veut bien dépeindre.

 

"La Syrie est une pièce stratégique dans le grand jeu d’échec en cours dans le croissant chiite. La Russie n’a pas utilisé son droit de véto à l’ONU pour rien. L’envoi par Poutine de matériels militaires russes à Assad n’est pas simplement un « cadeau entre amis », d’un despote envers un autre. La Russie est implantée en Syrie pour des raisons stratégiques : elle possède deux grands centres d’écoute dans le pays, à la frontière turque et au sud de Damas.

MediArabe.info, en février dernier, indiquait la chose suivante :

Moscou devrait demander à Damas l’installation de nouvelles « bases radars » et des « centres d’écoute » russes sur le territoire syrien, afin de faire face au bouclier anti-missile américain en Turquie. Cette demande serait la contrepartie immédiate du veto russe au Conseil de sécurité.

 

La Russie, alliée de la Syrie est aussi l’alliée de l’Iran et tente de maintenir son influence dans la région. Les raisons sont multiples, particulièrement celles qui touchent à l’énergie, comme l’article de l’institut Thomas More l’exprime très bien. L’institut en question n’est pas connu pour être particulièrement composé de gauchistes idéologues emportés par leurs convictions anti impérialistes

 

La dernière partie de leur analyse établit un constat intéressant :

 

"Depuis, les révoltes et séditions d’une partie du monde arabe – avec en toile de fond les rivalités entre Sunnites et Chiites -, ont mis en effervescence le Grand Moyen-Orient. Face à l’Iran, l’Occident et les monarchies du Golfe resserrent leurs liens. Plus largement, une grande alliance sunnite s’esquisse et la diplomatie russe est conduite à se replier sur les régimes iranien et syrien, ce qui met à mal ses positions dans l’ensemble de la région.

 

Sortir Assad (et les Russes) : pour quoi faire ?

Si le régime d’Assad tombe, c’est l’allié russe de l’Iran qui est dégagé de Syrie. Les conséquences militaires pour l’Iran seront importantes, voire dramatiques aux vues des velléités réaffirmées des USA de porter, à termes, une attaque contre Téhéran. Les médias iraniens ont dénoncé les influences étrangères, la lutte entre grandes puissances qui se déroule en Syrie, sans qu’aucun relai ne soit effectué en Occident :

 

Forte activité de la CIA et du MI-6 en territoire syrien…

Les agents des services du MI-6 et de la CIA opèrent activement sur le sol syrien. Selon le Daily Star Sunday, le ministère britannique de la Défense vient de mettre sur la table des opérations de l’OTAN, l’instauration d’une zone d’exclusion au dessus de la Syrie. Les espions à la solde de la GrandeBretagne et des USA, seraient, en ce moment même, sur le terrain pour en évaluer la situation. Les forces spéciales britanniques seraient, quant à elles, en contact avec ces espions pour être prêtes à fournir, en temps voulu, les armes et les munitions nécessaires à l’Armée de libération de Syrie, espèce de « remake » de la force inféodée à l’OTAN, qui est intervenue en Libye. Le quotidien souligne toutefois les récents propos de Cameron, le Premier ministre britannique, lequel avait demandé que toute action contre la Syrie demande au préalable le mandat du Conseil de sécurité, là où les Occidentaux devront vaincre la résistance russo-chinoise.

 

Bien entendu, ces types d’informations ne pourront être considérées comme fiables ou entendables : l’Iran est une nation hystérique, sous influence des mollahs, et les médias iraniens ne relayent que la seule la propagande d’Etat, il va sans dire…alors que l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme, officine des frères musulmans basée en Angleterre, a elle toute crédibilité pour donner de l’information fiable aux médias occidentaux qui la relaient chaque jour.

 

Si le régime d’Assad tombe, les forces aériennes américaines pourront « enfin » attaquer l’Iran : les matériels d’écoute russes permettant une protection anti-aérienne de Téhéran auront été désactivés. Et selon la pratique d’influence américaine déjà bien connue en Irak ou en Afghanistan, les possibilités de maintenir un statu-quo commercial et militaire dans la région, traiter avec des régimes sunnites, mêmes fondamentalistes restent entières.

L’avenir dira ce qu’il en est…ou pas…

 

Le problème de la Syrie aujourd’hui est plus celui de son avenir politique, social, économique, que celui de savoir si Assad va ou non partir. Il semble peu probable que le despote syrien puisse se maintenir encore très longtemps au pouvoir, sa chute semble imminente, très certainement négociée, comme celle du président Yéménite, Ali Abdallah Saleh. Pour autant, les attentats suicides qui ont tué des membres du gouvernement syrien aujourd’hui, dans un bâtiment officiel de Damas ne sont pas condamnés par les instances onusiennes : les méthodes les plus odieuses sont acceptables lorsqu’elles touchent les ennemis que l’on veut faire chuter. Il reste maintenant à savoir qui va s’emparer du pouvoir en Syrie, sous quelle influence. Mais il paraît absolument improbable que ce soit le choix du peuple syrien qui prime, et la suite des événements internationaux, plus particulièrement l’attaque militaire des USA et de leurs alliés à l’encontre de l’Iran démontreront si le story-telling, jusque là utilisé pour décrire la « révolution syrienne », en est bel et bien un ou non.

S’il se révèle être ce qu’il semble être, les  familles des milliers de morts innocents apprécieront alors la partie d’échec dont ils ont été l’enjeu."

 

sources : http://reflets.info/syrie-le-story-telling-hollywoodien-et-la-geostrategie/

 

Autres références :

http://geopolitiqueconflits.blog.lemonde.fr/2012/01/31/la-syrie-entre-guerre-froide-conflit-regional-et-guerre-civile/

http://www.institut-thomas-more.org/actualite/lalliance-moscou-damas-et-loccident-2.html

 

Commenter cet article

E
<br /> Merci pour cet article<br />
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F
<br /> Merci pour vos articles souvent fort bien construits et découlant d'une fine analyse ; mais ...il y a toujours un mais ...s'il est<br /> tenu pour vrai que le jugement négatif soit le sommet de la conscience, vous faites souvent des raccourcis plutôt inquiétants et qui dévoilent une certaine absence d'objectivité propre à ceux que<br /> l'on nomme communément les "bien pensants" …de gauche de préférence !<br /> <br /> <br /> Mettre sur le même pied d’égalité Poutine et Assad en qualifiant le premier de tyran alors que par ailleurs vous justifiez le pouvoir<br /> américain qui ne ferait que défendre son influence sur le monde…vous y allez un peu fort. Poutine suit la même logique qu’Obama, il défend ses intérêts. Et pourquoi ne pas parler un peu de la<br /> Chine, ou de l'Inde ?<br /> <br /> <br /> J’ai pour habitude de dire qu’il ne faut tenir pour vrai que ce qui est parfaitement vérifiable, ce qui n’est pas le cas de vos<br /> hypothèses.<br /> <br /> <br /> Je crois qu’il faut aller plus loin dans la « géopolitiques » et s’en tenir aux « limites » à ne pas<br /> dépasser. Nous pouvons, par exemple, dialoguer avec les musulmans, mais en aucun cas avec l’Islam.  Ce que les uns et les autres font pour notre plus<br /> grand malheur.<br /> <br /> <br /> Je pense aussi que tout cela est dépassé…comme nos limites ! La question que je me pose sans relâche est la<br /> suivante : comment allons-nous faire pour éviter le massacre de millions et de millions d’être humains en surnombre ?     <br /> <br /> <br /> Voyez vous,  bientôt l’Occident reprendra la main  et des masses d’individus qui travaillent et consomment ne serviront plus à rien.<br /> <br /> <br /> « Bientôt, la fabrication de produits de consommation ne sera plus simplement assistée par des robots, mais bien<br /> totalement automatisée. La fabrication de produits entièrement automatisée sera moins chère et de meilleure qualité que les produits de fabrication humaine, même dans les pays en voie de développement.<br /> <br /> <br /> Lorsque la fabrication est robotisée, c'est l'énergie, et non le travail, qui devient la principale composante coût de tout produit.<br />  L’Amérique du Nord a ouvert de larges stocks de pétrole et de gaz naturel, grâce à la technologie d'hydrofracturation (ou hydrofracking).<br /> Nous sommes la nouvelle Arabie Saoudite des carburants fossiles. Et l'impact n'est pas limité à l'alimentation des infrastructures de production : il affecte aussi le coût de nombreuses<br /> matières premières.<br /> <br /> <br /> Je pense que vous voyez où je veux en venir. L'avantage en termes de coûts que les pays en développement ont par rapport aux pays<br /> développés ne va pas tarder à disparaître avec l'arrivée imminente de la robotique omniprésente.<br /> <br /> <br /> Les gens réfléchissent selon leurs petites habitudes, et supposent par conséquent souvent que l'Amérique, le Canada et<br /> les pays développés ont un handicap permanent en termes de production par rapport aux pays en voie de développement, simplement parce que les choses sont ainsi depuis quelques temps. Mais tout<br /> cela ne va pas tarder à changer, à changer rapidement, et les<br /> profits disponibles pour les investisseurs capables de sentir le vent tourner seront énormes. »<br /> <br /> <br /> Alors Américain, Russes, Arabes …même combat ? Bien sur ! Une seule réponse savoir où poser nos propres limites en interne<br /> et en externe et ne pas faire d’indentification.<br /> <br /> <br /> Francis NERI<br /> <br /> <br /> http://semanticien.blogspirit.com<br />
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S
<br /> <br /> "Mettre sur le même pied d’égalité Poutine et Assad en qualifiant le premier de tyran alors que par ailleurs vous justifiez le<br /> pouvoir américain qui ne ferait que défendre son influence sur le monde…vous y allez un peu fort" ??  J'en fais allusion au second degré mais ils ne sont pas des modèles de démocrates non<br /> plus .<br /> <br /> <br /> "Poutine suit la même logique qu’Obama, il défend ses intérêts." là on est d'accord.<br /> <br /> <br /> Et pourquoi ne pas parler un peu de la Chine, ou de l'Inde ? pourquoi pas,il faut que je me documente sur ces<br /> sujets. <br /> <br /> <br /> " comment allons-nous faire pour éviter le massacre de millions et de millions d’être humains en surnombre ?" franchement vous y croyez<br /> sérieusement ?!<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> "Alors Américain, Russes, Arabes …même combat ? " je l'espère pour l'avenir de notre petite Terre.<br /> <br /> <br /> <br />