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Charivari de la société contemporaine

La métaphysique et l'adolescence

15 Novembre 2012, 13:04pm

Publié par samagace69

 metaphysique.jpg

Je traite ce sujet en termes simples qui s'adresse à la plupart des adolescents qui se sont un jour posés des questions suivantes :

  • Qu'est-ce que l'Être ?
  • Pourquoi y a-t-il de l'Être plutôt que rien ?
  • Existe-t-il une cause première ?
  • La cause première est elle matérielle ou spirituelle ?
  • Est-ce que Dieu existe ?
  • Est-ce que l'âme individuelle est immortelle ?
  • Quel est le sens de la vie ?
  • Qu'est-ce que la substance ?
  • En quoi consiste la finalité des choses ?
  • Quel est le rapport entre la matière et l'Esprit?
  • Comment faire le lien entre l'Être, l'Univers et soi ?
  • Le vide est-il le rien ?

 

Pourquoi mon fils de 15 ans m'a posé un jour d'un seul coup la plupart de ces questions ?

Il m'a confié que le sujet le taraudait depuis quelques années sans jamais osé pouvoir le dire.

Ce genre de questionnement met souvent les adultes dans l'embarras s'empressant de se remémorer certains cours de philosophie dans l'espoir de trouver des réponses toutes faites ou dans le pire des cas de botter en touche celui qui a posé la question par des réflexions suivantes: " tu en d'autres à me poser de genre là ?, ce n’est pas de ton âge, je ne sais pas, cela ne m'intéresse pas etc..."

Ceci dit cela n'enlève en rien aux questions initiales qui semblent primordiales car lourde de sens et de conséquences à la vie d'adolescent ou d'enfant qu'on mène. La portée de ces questions sont à la fois philosophique, rationnelle ou parfois psychologique.

Toutes ces questions que je me suis un jour posées demandent un long travail d’introspection et de lectures variées avec pour conséquence fâcheuse de vivre replié sur moi-même.

C’est pourquoi je livre mon cheminement de pensée brièvement pour éviter certaines embuches notamment par l’aspect rebutant d’un vocabulaire appartenant aux initiés de la philosophie comme le terme « ontologie, l’immanence, la phénoménologie etc. »

Internet est un bel outil pout tenter des amorces de questions mais la foule de réponses possibles plus ou moins techniques submerge notre compréhension et nous laisse sur notre faim pour ceux qui veulent des réponses définitives.

« Une des définitions de la métaphysique, parmi les plus courantes, consiste à dire qu'elle ne s'intéresse pas aux objets étudiés par les disciplines empiriques (biologie, physique, chimie, sociologie, sciences politiques, etc.) mais de l'origine immatérielle de la réalité matérielle. Cela signifie que ni l'expérimentation ni l'observation des faits ne sont importantes pour le métaphysicien, contrairement aux pratiques et méthodes des sciences naturelles et des sciences exactes ; le métaphysicien s'appuyant uniquement sur la logique de sa pensée et sur des axiomes du type : "Dieu est une chose pensante" (Spinoza, Éthique, II, Ax., Prop.I)) .

Mais au cours du XXe siècle apparaît une nouvelle façon de faire de la métaphysique reposant sur le désir de répondre à ses questions traditionnelles en prenant en compte les acquis de la science actuelle. Le premier représentant de cette conception moderne de la métaphysique est Henri Bergson dans Matière et mémoire.

 

Cette conception de la métaphysique annonce le travail effectué dans le domaine de la philosophie de l'esprit qui a tenté de tisser des liens entre métaphysique, sciences cognitives et neurologie » extrait de Wikipedia.

 

Aristote, philosophe grec (-384, -322 AV J-Christ) et Parménide un peu avant ont posé les bases de la métaphysique en étudiant ce qui fait  de l'être en tant qu'être (définition proposée par Aristote), c'est-à-dire l'étude des propriétés générales de tout ce qui est.

La question de l’existence de soi en dehors de toute représentation physique du monde a été posé par René Descartes par sa phrase célèbre « Cogito ergo sum » (Je pense donc je suis) pressentie par William Shakeaspeare lui-même.

Nietzsche (1844-1900) part d'une conception de la métaphysique dans laquelle les opposés ont une valeur fondamentale :

 être/devenir

 temps/éternité

 vrai/faux

 un/multiple

 etc.

Ces opposés ont un statut radicalement différent et ne peuvent être expliqués les uns par les autres. Ces oppositions suscitent de graves difficultés logiques et morales :

 « Comment une chose pourrait-elle naître de son contraire ? Par exemple, la vérité de l'erreur ? Ou bien la volonté du vrai de la volonté de l'erreur ? L'acte désintéressé de l'acte égoïste ? Comment la contemplation pure et rayonnante du sage naîtrait-elle de la convoitise ? De telles origines sont impossibles ; ce serait folie d'y rêver, pis encore ! Les choses de la plus haute valeur doivent avoir une autre origine, une origine qui leur est particulière, - elles ne sauraient être issues de ce monde passager, trompeur, illusoire, de ce labyrinthe d'erreurs et de désirs ! C'est, tout au contraire, dans le sein de l'être, dans l'immuable, dans la divinité occulte, dans la "chose en soi", que doit se trouver leur raison d'être, et nulle part ailleurs ! »

Selon Nietzsche, l'opposition métaphysique fondamentale serait alors que ce qui est ne devient pas, ce qui devient n’est pas.

Pourquoi ce qui est de l’ordre du devenir doit-il être rejeté ? Il faut répondre que le devenir nous trompe car nous ne pouvons jamais l'appréhender.

Mais, si nous n'avons rigoureusement aucun accès cognitif à un monde métaphysique, il nous faut expliquer pourquoi on en vient à penser que le désir nous trompe. Sans l'existence de l'être, le monde du devenir ne pourrait avoir toute notre confiance. Les hommes croient toujours à des entités dont pratiquement personne n'a jamais eu l'expérience. Les croyances religieuses et les certitudes métaphysiques doivent donc faire l'objet d'un examen particulier.

Cette critique montre que nous n'avons aucune connaissance de quoi que ce soit en dehors de ce que nous percevons, que ce que nous percevons n'est rien d'autre que devenir, et que cette perception est une perspective. Il résulte de cette thèse qu'il ne peut y avoir de vérité absolue pour nous :

 « […] ; il n'y a pas plus de données éternelles qu'il n'y a de vérités absolues. »

Cependant, dans Humain, trop humain, Nietzsche n'exclut pas qu'un monde métaphysique puisse exister ; conformément à la méthode sceptique, il admet également qu'un tel monde pourrait être prouvé :

 « Il est vrai qu'il pourrait y avoir un monde métaphysique ; la possibilité absolue n'en est guère contestable. »

Néanmoins, il précisera plus tard cette dernière affirmation en la considérant sous l'angle de la preuve, en s'écartant cette fois de la pensée sceptique :

 « - il est absolument impossible de prouver aucune autre sorte de réalité. »

Cela signifie notamment qu'il n'y a pas du tout de connaissance, mais seulement tentative d'interprétation du monde dans lequel nous vivons. Ce point est exprimé déjà dans Humain, trop humain et avec plus de force encore et de manière répétée dans Le Crépuscule des idoles :

 « Le « monde vrai », une idée qui ne sert plus à rien, qui n'engage même plus à rien - une idée inutile, superflue, par conséquent une idée réfutée : abolissons-la. »

Pour Nietzsche, il n'y a donc pas de vérité absolue ; or, dès lors qu'aucune vérité absolue n'est possible, on rejette du même coup le monolithisme de la métaphysique (cf. Le Crépuscule des idoles).

Enfin la philosophie existentialiste d'Heidegger se veut elle-même anti-métaphysique dans le sens Aristote l’entend, c'est-à-dire que l'existentialisme part précisément du vécu, de l'être-là, de l'expérience du monde effective et non d'idées préconçues, métaphysiques, du type classique platonicien.

Un existentialisme athée de la fin du XX siècle oppose la philosophie à la métaphysique, parce que considère la philosophie "amour du connaître" et la métaphysique "création du divin"

D’où la boutade d’Arthur Schopenhauer, dans Sur la religion : « En métaphysique rien n'est sûr, sauf la migraine qui en est le prix ».

Ainsi en guise de conclusion d’un raisonnement très schématique, nous pourrions dire que la métaphysique soulève au moins autant de questions que de réponses et qu’ainsi la vie garde une grande partie de son mystère.C’est ce qui en fait son charme.

Rien n’interdit de se bâtir une représentation de la réalité toute personnelle en fonction de sa personnalité et de son imaginaire.Ce qui permet de donner du sens à sa vie.

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C
When children reach their adolescence stage, we can expect them to ask many confusing questions. It is actually not their fault and is due to the change of some hormones. Thanks for sharing your views on this topic. Keep up sharing this kind of informative articles.
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