Les conditions de vie dans le monde : des inégalités qui se réduisent
Dans mon article précédent j'ai fait allusion qu'1/3 de la population mondiale n'avait pas accès aux conditions sanitaires minimmun. En fait la réalité des inégalités dans le monde est plus nuancée que cela :
87 % de la population mondiale a accès à l’eau potable. L’espérance de vie a progressé de 21 ans depuis les années 1950. 87 % des enfants sont scolarisés au primaire. Les conditions de vie se sont améliorées dans le monde mais les pays les plus pauvres restent néanmoins en retard.
Les inégalités entre les populations des pays pauvres et des pays riches ne se résument pas aux écarts de revenus. Elles se traduisent concrètement par des conditions de vie très différentes, en particulier dans l’accès aux biens fondamentaux (eau potable, alimentation, soins, éducation,…). Même si beaucoup reste à faire pour permettre à l’ensemble des individus de bénéficier de conditions de vie décentes, les inégalités d’accès à ces biens semblent se réduire.
Les populations pauvres ont un meilleur accès à l’eau potable
En 2008, 87 % de la population mondiale, soit 5,9 milliards de personnes, avait accès à l’eau potable, contre 77 % en 1990 (4 milliards de personnes). Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un peu moins de 880 millions d’individus n’ont donc pas accès à ce bien vital. On en comptabilisait 1,2 milliards en 1990. Pour les pays les plus pauvres, la situation évolue néanmoins assez lentement. Le taux est passé de 71 à 84 % entre 1990 et 2008 pour l’ensemble des pays en développement et de 49 à 60 % en Afrique subsaharienne. Dans cette dernière région, 237 millions de personnes supplémentaires bénéficient d’un accès à l’eau potable. Et encore, l’échelle continentale masque elle aussi d’énormes disparités, notamment entre les zones rurales et les villes.
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Pour en savoir plus : L’accès à l’eau potable dans le monde
Le nombre de personnes sous-alimentées augmente
L’amélioration est toutefois plus lente en matière d’alimentation. La part d’individus sous-alimentés n’a que très peu baissé en 15 ans, passant de 16 % au début des années 1990 à 13 % en 2006, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Au total, le nombre de personnes sous-alimentées s’est accru de 845 à 873 millions au cours de cette période. Selon l’organisation internationale, ce nombre aurait dépassé le milliard en 2009 du fait de la crise économique mondiale.
Là aussi, la situation diffère selon les régions observées. Dans les pays développés, la sous-alimentation a quasiment disparu, même si on estime que 15 millions de personnes en sont victimes. Dans l’ensemble des pays en développement, le taux atteint 16 % et même 30 % en Afrique. La part de personnes sous alimentées diminue lentement, de 20 à 16 % entre 1990 et 2006 : il faut dire que ces pays sont les plus confrontés à une très vive progression de leur population.
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Pour en savoir plus : Un milliard de personnes sous-alimentées
L’espérance de vie, miroir des conditions de vie
L’espérance de vie s’élève aussi dans le monde. Elle est de 67,6 ans (hommes et femmes confondus), contre 46,6 ans au début des années 1950. Les pays en développement suivent ce mouvement : l’espérance de vie y est passée de 41,7 à 67,7 ans au cours de la même période, et de 36,4 à 55,9 pour les pays les plus pauvres. Mais les progrès se ralentissent dans les pays pauvres. En Afrique subsaharienne, l’espérance de vie a ainsi augmenté de 37,8 à 48,3 ans entre le début des années 1950 et le début des années 1980, et n’a gagné que 3 ans depuis. L’espérance de vie des pays les plus pauvres aujourd’hui équivaut à celle des pays riches… avant les années 1950. Et en Afrique sub-saharienne, son niveau se situe à ce que l’on connaissait en France… avant la Première Guerre mondiale.
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Un accès inégal à l’éducation
L’accès à l’éducation progresse aussi. Entre 1999 et 2007, la proportion d’enfants scolarisés est passée de 82 à 87 % au primaire, et de 53 à 59 % au secondaire. Encore une fois, l’Afrique subsaharienne est en retrait, avec 73 % seulement d’enfants scolarisés au primaire et 27 % au secondaire. Mais c’est la région du monde qui a connu la plus forte progression pour l’éducation primaire au cours de la période (+17 points). Les systèmes éducatifs sont eux aussi soumis à une très forte pression démographique : pour partie l’amélioration de l’accès à l’école s’est traduite par une très forte progression du nombre d’élèves par classe et une baisse de la qualité de l’enseignement, comme le note l’Unesco. Enfin, il ne faut pas oublier qu’en dépit de ces progrès, pas moins de 72 millions d’enfants ne vont pas à l’école, dont 68 millions dans les pays les plus pauvres.
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Pour en savoir plus : La scolarisation des enfants dans le monde
L’IDH, un indice global sur les conditions de vie
En tenant compte des indicateurs vus ci-dessus et en y ajoutant le produit intérieur brut (PIB) par habitant, c’est-à-dire un élément de mesure de la richesse des individus, on obtient un indicateur d’ensemble : l’indice de développement humain (IDH). Compris entre 0 et 1, l’IDH regroupe des données relatives à l’espérance de vie, aux taux de scolarisation, à l’alphabétisation, et le PIB par habitant. Plus il est proche de 1, plus le développement humain de la région est élevé.
Pour le monde, cet indice était de 0,624 en 2010, contre 0,570 en 2000. Depuis la création de cet indice, le développement humain est partout en constante progression. Aujourd’hui, le plus mauvais indice est de 0,389, en Afrique subsaharienne tandis que les pays riches obtiennent 0,879. Les régions dont l’IDH était le moins élevé réduisent peu à peu l’écart avec les pays riches qui partaient d’un niveau très élevé. En 10 ans, l’IDH dans les pays de l’OCDE est passé de 0,852 à 0,879, tandis qu’en Afrique subsaharienne, il est passé de 0,332 à 0,389. En Asie du Sud durant la même période, l’indice est passé de 0,440 à 0,516.
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