La course technologique de l'information et des télécommunications.
L'affaire Prism, au delà des interrogations morales qu'elle peut susciter, est révélateur d'une drôle de guerre qui ne dit pas son nom entre les 3 principaux protagonistes que sont les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Elle ressemble sur certains points à la guerre froide des années 50. Ainsi Ainsi l'ONU ne peut que constater les faits : "La cyberguerre est bien déclarée", a affirmé Hamadoun Touré, secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT), lors d'une conférence.
Il est bien difficile de faire le point sur les avancées des uns et des autres mais nul doute qu'elles préfigurent la naissance d'une véritable industrie du savoir et de l'information.
Les fameux TIC (Technologie de l'Information et des Télécommunications) se retrouvent au cœur stratégique de grandes entités comme les multinationales et des nations développées.
La NSA représente sans doute la quintessence des meilleurs développements de stratégie d'acquisition , de filtrage et du traitement de l'information car elle coordonne le carrefour de champs multidisciplinaires comme la cryptologie , l'informatique quantique , filtrage automatique de l'information etc....Jugez vous même sur les quelques caractéristiques connues ou plutôt méconnues de cette agence américaine :
"La National Security Agency (NSA, « Agence nationale de la sécurité ») est un organisme gouvernemental du département de la Défense des États-Unis, responsable du renseignement d'origine électromagnétique et de la sécurisation des systèmes de communications et de traitement des données du gouvernement américain.
En dépit du fait qu'elle soit le plus grand employeur de mathématiciens, d'informaticiens et d'électroniciens au monde, qu'elle possède un grand nombre d'ordinateurs, et un budget colossal, qui dépasse même celui de la CIA, l'agence a été remarquablement discrète jusqu'à récemment.
En 2010, son budget était évalué à 15 milliards de dollars américains, sur un programme de renseignement national s'élevant à 53 milliards. Ce budget ne comprend pas certains programmes de renseignement militaire.
Son effectif personnel est évalué a plus de 35000 personnes aux Etats Unis (ne comprenant pas certaines les succursales étrangères).
Il est évident qu'elle coordonne les recherche pointues sur les sciences de l'information en partenariat avec de grandes firmes américaines , des universités traitant du sujet à travers le monde et certains organisme d'états "amis". Par exemple il existerait un partenariat plus ou moins avéré sur les recherches cryptographique entre la NSA et L'INRIA.
Un des objectifs de l'agence est certainement, au regard de l'énorme effectif de cette agence d'automatiser au maximum la collecte et le traitement de l'information .La mise au point d'un système d'information unifié et efficient est une garantie pour les USA d'avoir une avance technologique sur les autres ( veille technologique avancée) et d'assurer un commandement intégré auprès de l'armée américaine avec le plus vaste réseau de surveillance jamais réalisé.
La France a complètement raté son virage et accumule du retard par rapport à ce dernier. Ainsi nous avons aucune capacité autonomes de drones européens digne de ce nom alors que dans le même temps les USA et Israël possèdent une grande variété de drones militaires qui constituent désormais l'essentiel de la flotte aérienne. Les États-Unis ont effectué les premiers tests du prototype d'un drone de combat lourd , le X-47B en le lançant depuis un porte-avions le 15 Mai dernier.
La course à la puissance des supercalculateurs est un des aspects saillants sur ce vaste combat virtuel : à l'heure actuelle, le supercalculateur le plus puissant est détenu par la Chine :
Tianhe-2, qui appartient aux militaires chinois, affiche une puissance de 33,86 petaflop/s, c'est à dire 33,86 millions de milliards d'opérations par seconde. Les spécialistes n'attendaient pas Tianhe-2 à ce niveau avant deux ans. Pourquoi tant de puissance ? Elle permet d'acquérir de l'avance dans le cryptage, le décryptage , dans l'exploitation fine des données parmi tant d'autres, dans la simulation de systèmes complexes et dans la compréhension de réseaux d'apprentissages formels.
L'autre enjeu est la maitrise des briques "logicielles" des futurs systèmes d'information dit "intelligent", notamment avec l'apprentissage automatique des réseaux neuronaux formels. Des progrès considérables ont été accomplis pour aboutir à des réseaux ayant la capacité d'auto apprentissage (deep learning).L'exemple le plus connu sur le plan civil est l'expérience sortie des labos de Google qui a permis à un réseau de 14.000 processeurs de reconnaitre un chat sur un échantillonnage d'images venant de la bibliothèque "you tube" sans que les informaticiens explicitent à ce réseau d'ordinateurs les caractéristiques du chat.
Ces quelques exemples de cette course technologique qui va s'amplifier entre les blocs illustrent que les prémisses du futur résident dans cette capacité à traiter de grosses quantité d'informations de manière inédite et d'anticiper les futures tendances événementiels. Celui ou ceux qui maitrisent ces disciplines détiennent les clés du pouvoir décisionnel sur le reste du monde. Force cependant de constater que ce nouveau pouvoir décisionnel se concentre dans les mains d'une poignée d'hommes. Il faut remonter loin dans l'histoire , jusqu'à Alexandre le Grand pour esquisser un parallèle d'une telle concentration de pouvoir . Que pourrions imaginer de pire qu'une redite de certains personnages historiques comme Hitler ou Staline avec de tels outils ?...cela donne froid dans le dos .
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