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Charivari de la société contemporaine

Les limites de la rationalité économique

22 Juin 2012, 14:55pm

Publié par samagace69

 

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La rationalité limitée  désigne une hypothèse sur la rationalité des acteurs économiques qui consiste à considérer qu'ils disposent d'une quantité d'information et de capacités cognitives limitées ne leur permettant pas d'optimiser leurs choix. Cette hypothèse prend à contrepied l'hypothèse de rationalité classique des acteurs économique qui sont eux censés pouvoir établir de manière claire et immédiate leurs préférences. Par exemple, avec une rationalité de type classique, un acteur est en mesure de déterminer parmi tous les choix possibles qu'il préfèrera tel choix, alors qu'avec une rationalité limitée, un acteur s'arrêtera lorsqu'il estimera son choix satisfaisant compte tenu du temps et de l'information dont il dispose pour le réaliser.

Le concept de rationalité limitée a été forgé par Herbert Simon dans Administrative Behavior (1947). Cette nouvelle hypothèse de rationalité a permis de renouveler la manière dont les économistes ont analysé la décision en réintroduisant notamment la notion de contrainte temporelle et de contrainte cognitive. Herbert Simon a fondé son concept sur la critique de la théorie économique de l'époque, qui avec ses critères trop abstraits, empêchait de comprendre la rationalité de certaines décisions. Ces décisions pouvaient apparaître, à l'examen, absurdes alors qu'elles correspondaient à une situation de choix sous contrainte

On pourrait élargir ce concept dans notre vie quotidienne qui a été approfondie dans la théorie des jeux.

Plus concrètement nous pouvons constater que l'optimisation des choix individuels ne correspond pas et de loin aux bénéfices de la collectivité des générations futures. Nous nous engageons dans une consommation effrénée au détriment de nos descendants qui n'aurons plus de ressources comme on n'en a pu bénéficier . Pire, nous hypothéquons leur avenir en laissant derrière nous des déchets toxiques et durables comme par exemple les déchets des combustible atomiques .

Franchement , le jeu en vaut-il la chandelle sachant que les réserves d'uranium sont estimés à 100 ans alors que le démantèlement très délicat des centrales atomiques vieillissantes va démultiplier le prix de l'énergie et que les usines de retraitement des substances les plus toxiques en terme de radioactivité sont censées durer quelques centaines de milliers d'années avec tous les risques aléatoires que cela comporte ?. Où se trouve la rationalité collective dans ce cas là ? Le genre humain est il vraiment capable d'assurer sa propre descendance ? Est ce vraiment inscrit dans ses gènes ?

Mais revenons sur cette soit disante rationalité économique chère à l'école de Friedman, apôtre du libéralisme économique mondialiste. Un article de Michel Leis éclaire les limites de la logique du profit de nos pays développées : http://www.pauljorion.com/blog/?p=38550#more-38550

Nous nous enfermons dans des impasses insolubles dans le cadre de la recherche de profits maximisés et cela au détriment des lendemains où l'on va déchanter. Ce sursaut de l'intelligence collective n'a pas lieu ou n'est pas encore émergente si l'on reste optimiste.

Le paradoxe veut que notre société moderne est fondée sur le mythe d'une rationalité la plus avancée par rapport à n'importe quelle civilisation et cela à travers le prisme d'une efficacité économique sans précédent. Mais vu d'un œil neuf d'un homme sage d'une tribu "primitive" , il constaterai l'aveuglement d'une société sans support symbolique en relation avec la nature , prêt à la détruire dans une vision court-termiste et égoïste . Vivant à 60 % dans des villes ,l'humanité se coupe du lien ancestral avec les liens naturels et oublie la modestie et la vénération pour notre écosystème.

 

Si l'on accepte que les acteurs économiques ont somme toute une rationalité limitée ,n'est-il pas temps de prendre des décisions intemporelles comme faisaient autrefois les hommes les plus sages du village qui se réunissaient autour d'un arbre pour communiquer entre eux ? N'est ce pas un pied de nez au mondialisme dont on vante tant les mérites avec une armée de spécialistes censés guider l'humanité?

 

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V
La « rationalité limitée » aboutit aussi à des décisions non optimales en matière de prévention, avec des attitudes suscitées plus par l’émotion que par la réflexion, amenant à des craintes excessives ou au contraire à un déni des dangers et à une trop grande confiance et une banalisation, à l’origine soit de surprotection inutile, soit de sous-protection néfaste.<br /> Limiter l’influence des biais cognitifs implique des changements comportementaux vis-à-vis de la sécurité au travail : le développement d’une conscientisation des risques, la formation et l’établissement de consignes claires et partagées, la sanction ou la récompense ...<br /> Il existe aussi une méthode d'influence des comportements tirant parti de la rationalité limitée : le « nudge » (coup de pouce) qui est une incitation comportementale à la sécurité : http://www.officiel-prevention.com/formation/conseils/detail_dossier_CHSCT.php?rub=89&ssrub=183&dossid=587
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