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Charivari de la société contemporaine

vendredi 2 décembre 2011

2 Décembre 2011, 15:28pm

Publié par samagace69

 

L’occident a bénéficié d’une période extrêmement stable depuis plus de cinquante ans tant sur le plan économique que politique. Après vingt ans de croissance ininterrompue entre 1950 et 1970, nous nous sommes habitués à une croissance « molle » entre 1970 et les années 2000 tout au moins pour la majorité d’entre nous. Ce long laps de temps nous permet difficilement de croire que va s’enchaîner une série d’événements inhabituels sans doute bouleversants et soudains.

 Bien qu’il soit difficile de spéculer sur l’avenir, il est temps d’en dégager les tendances lourdes afin de nous y préparer un temps soit peu. Je le ferai tout au long de mon blog par petites touches en y apportant ma parcelle de vérité.

 La distraction des médias traditionnels ne permet pas une réflexion continue sur une vision claire des enjeux de notre monde contemporain parce que d’une part un flot ininterrompu d’informations parasite notre propre jugement sur le monde et d’autre part il est politiquement incorrect de remettre en question le modèle occidental tant que nous resterons des citoyens et des consommateurs dociles.

 Bien malin celui qui pronostiquera un sursaut de solidarité et d’empathie entre les peuples ou au contraire un accroissement d’individualisme forcené et opportuniste dans la tempête qui va suivre. Mais de mon point de vue, il y aura forcement des luttes antagonistes ne serait ce que pour préserver la dignité humaine. L’émergence du syndicalisme du début du XX siècle, les acquis sociaux pour la santé, le temps libre, la libre expression n’ont été acquis qu’au moyens d’une luttes des classes acharnés tout au long de ce siècle. Et pourtant il a été entaché de deux grandes guerres mondiales à causes des divisions des nations.

 Marx avait une vision dialectique de l’histoire et a posé la lutte des classes, la division distincte entre le capital et le travail, comme le moteur de la transformation de notre société.

Mais le centre de gravité a changé de camp. Clairement le capital est perçu comme le rempart de notre sécurité matérielle et sociale. Et pourtant combien de laissé pour compte restent sur le bas coté de la route de la consommation ?

 

Je vous invite à consulter l’Observatoire des inégalités sur le site : http://www.inegalites.fr/

Très instructif il permet d’avoir une idée sur l’évolution des inégalités dans le monde.

 

Tout ce terreau de solidarité risque d’être remis en question dans notre propre territoire, notre propre conception de la société sur l’autel du pragmatisme économique et financier. Les solidarités se dessoudent au nom de la rationalité économique, les salariés ne sont plus perçus que comme des variables d’ajustement sur le bilan comptable des sociétés au point même que tout plan de licenciement massif est perçu dans les milieux boursiers comme le garant d’une meilleure gestion de la société en capital anonyme.

 Qui va croire que nous serons assez flexibles pour travailler plus et gagner moins avec moins de garanties sur l’avenir ? Les cellules familiales ont la tendance lourde à être monoparentales avec une dispersion géographique toujours plus importante entre les membres de la famille.

Avons-nous oublié qu’elles étaient et qu’elles sont le dernier rempart de solidarité quand tout va mal ?

 Tout le monde ne pourra pas accéder à des métiers de haute valeurs ajoutées ne serait ce à cause de l’hyperspécialisation des professions et surtout à cause de l’énorme pression concurrentielle des pays émergents. Sachez par exemple que la communauté scientifique chinoise dépasse cette année celle des Etats-Unis et reconnue maintenant de très haut niveau.

En qui concerne les métiers de la culture et de l’art, il y a toujours eu beaucoup de demandes et peu d’élus.

 Il va falloir donc réhabiliter les métiers artisanaux, redonner de la valeur humaine pour des métiers de proximité, créer des structures de petite taille pour insuffler la vie communautaire dans les villes tout en restant flexibles. Le modèle pour les élites c’est l’Allemagne qui a su garder une puissante industrie. Mais la France n’est pas l’Allemagne ne serait ce parce qu’elle ne possède pas un tissu de PME assez grandes tournées vers l’exportation. Nous avons perdu du terrain, la part de l’industrie dans notre économie s’est rétrécie ces dernières années et il est trop tard pour rattraper le coup. Restent des championnes, de grandes entreprises  françaises du CAC40 distinguées dans le monde mais fondamentalement apatrides dans le mode de gestion des ressources humaines et financières.

 Mais le plus préoccupant c’est l’accumulation du capital aux profits des oligarchies multinationales non redistribué dans les tissus sociaux. Une firme ne consomme pas son capital comme une personne lambda. Elle préserve son capital pour maximiser son rendement. D’où des trappes de liquidités énormes s’échappant dans les paradis fiscaux par exemple. C’est là que doit intervenir le rôle de l’Etat et des institutions internationales. Il faut faire pression pour capter une part du gâteau et le redistribuer au sein de la communauté mondiale. Mais rien n’indique pour l’instant que les choses bougent de ce côté.

 

L’avenir appartiendra aux plus malins qui sauront développer un tissu de relation étendue, faisant place à l’empathie, à la créativité, à l’obstination optimiste de son engagement pour une démarche entrepreneuriale. Chacun doit réaliser son potentiel de qualités et l’explorer afin de marquer sa place dans la société fusse au prix de quelques sacrifices sur les carcans de pensées et de modes de vie toute faites qui ont jalonné notre XX siècle.

 

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